Il l’embrasse dans le cou
Sur l’artère qui bat juste là
je t’aime
elle fixe le miroir
le regard perdu
loin de son reflet
son corps oscille vers la droite
elle accompagne le mouvement
docilement
elle penche un peu la tête
pour protéger la jugulaire
réflexe enfantin
elle se réaligne
colonne vertébrale
acquiesce d’un son microscopique
un souffle
ses lèvres n’ont pas bougé
Une fraction de temps a passé
dans la chambre
il la regardera s’habiller
balconnet
collants noirs
robe nénuphar
sur ses poumons
tu es magnifique
elle froncera les sourcils
mordra sa lèvre supérieure
Sous l’arc de cupidon
remontera la fermeture à glissière
du creux des reins à la contracture
des muscles postérieurs de son cou
un regard nouveau
un regard ancien