Ma peau s’est faite dalmatienne
s’y dessinent les contours hésitants
d’une mappemonde imparfaite
une géographie de l’épiderme
où le beige doré y fait frontière l’été
aux blancs à la virginité perlée
un masque Nô à la symétrie contestée
des filaments couleur de lait
dans mes cils et mes cheveux
opalescence programmée
une dentelle achromique
sur mon corps polychrome
arcs-en-ciel noirs et blancs
je dessine des continents
je décrète des océans
au creux de mes reins et sur mes flancs
une Afrique septentrionale
une Sibérie australe
Photométéore à la monstrueuse beauté
un chemin en terres et mers
pour l’Iris messager
j’aspire l’eau des fleuves
et celles des lacs
double serpent soudé
Esprit Forêt.